Dystrophie Facio-Scapulo-Humérale (FSHD)
La dystrophie facio-scapulo-humérale (FSHD) est une maladie neuromusculaire génétique, affectant principalement le visage (Facio), les épaules (Scapulo) et les bras (Humérale). C’est une maladie rare. Elle fut décrite en 1884 par Louis Landouzy et Jules Dejerine.
Quelle est la prévalence ?
La prévalence varie de 1 à 9 / 100 000 suivant les sources1. Une étude récente la chiffre à 12 / 100 000, ce qui en ferait la plus fréquente des maladies neuromusculaires. Cela donnerait pour la France plus de 7000 personnes atteintes. Cette importance de la prévalence reste toutefois toute relative et reste en deçà du seuil de prévalence des maladies rares (moins de 1 / 2 000, soit 50 / 100 000).
Quels sont les principaux symptômes ?
L’une des principales caractéristiques de la FSHD est une atteinte asymétrique. L’âge d’apparition des symptômes se situe souvent à l’adolescence. Cependant, la maladie peut se déclarer à tout âge, de la première enfance jusqu’à 60 ans passés. Les symptômes peuvent être très légers, voire passer inaperçus chez certaines personnes, ou plus handicapants pour d’autres. Les symptômes évoluent lentement tout au long de la vie. Certaines personnes évoquent une évolution de leur pathologie sous forme de poussées et par paliers. L’évolution peut parfois être liée à des variations hormonales (adolescence, grossesse, ménopause). Ils sont associés à un état inflammatoire et à un stress oxydant, mais également à une grande fatigue et des douleurs.
Les signes de la maladie sont très variables d’une personne à l’autre, y compris au sein d’une même famille. La maladie n’atteint pas les fonctions cognitives et ne diminue pas l’espérance de vie.
Les muscles atteints sont
- les muscles du visage (muscles orbiculaires des paupières et de la bouche) ce qui provoque un visage dissymétrique figé avec bien souvent un sourire horizontal, une occlusion incomplète des paupières durant le sommeil ce qui peut irriter la cornée. Plus rarement on constate un ectropion ou des problèmes de déglutition ou de mastication à cause de la fermeture incomplète des lèvres.
- les muscles de la ceinture scapulaire (muscles fixateurs de l’omoplate) et des bras provoquant un décollement des omoplates et une difficulté à lever les bras.
- les muscles abdominaux et la ceinture pelvienne (hyper lordose et protrusion abdominale).
- les muscles des membres inférieurs, et en particulier le releveur du pied, ce qui provoque un steppage. Chez 15 à 20 % des patients, la difficulté à la marche conduit à l’utilisation d’un fauteuil roulant ou d’une aide technique à la marche.
D’autres atteintes, certaines non musculaires, sont plus rares :
- des problèmes respiratoires dus à l’hyper lordose, à une faiblesse des muscles de la cage thoracique, voire à une faiblesse du diaphragme. Les problèmes respiratoires apparaissent chez 5 à 10 % des patients,
- une surdité partielle dans les sons aigus,
- un défaut de vascularisation de la rétine,
- des problèmes d’arythmie cardiaque (rares) mais justifiant une surveillance cardiaque régulière systématique.
Existe-t-il une forme infantile de la maladie ?
Dans certains cas, très rares (4 % à 10 % des patients FSHD suivant les sources), les symptômes apparaissent dès l’enfance (5 ou 10 ans). La FSHD est alors plus sévère et son évolution plus rapide. Les cas sont souvent des cas de novo, c’est-à-dire sans antécédent familial, et ils correspondent à de fortes délétion D4Z4 (1 à 3 répétitions). Les problèmes d’audition ou de vascularisation de la rétine sont d’ailleurs plus fréquents.
Comment la maladie se transmet-elle ?
La FSHD est une maladie génétique donc à transmission familiale. La transmission est autosomique dominante, c’est-à-dire que si l’un des 2 parents est atteint de la maladie, il y a 1 risque sur 2 pour que l’enfant soit atteint. Il existe cependant des cas sporadiques ou de novo (sans antécédent familial) dans 10 à 30 % des cas. Des techniques de diagnostic prénatal ou de diagnostic préimplantatoire existent mais sont peu fiables ou difficiles d’accès. Pour les patients désirant concevoir un enfant, la consultation d’un médecin généticien et d’un psychologue est recommandée.
À quoi est-elle due ?
La myopathie facio-scapulo-humérale est due à une modification de la structure d’une petite région du chromosome 4, la région D4Z4.
Les chromosomes sont constitués d’ADN qui s’enroulent autour de protéines, les histones. C’est ce qu’on appelle la chromatine. Habituellement, la chromatine de la région D4Z4 est compactée. Les gènes situés dans cette région où la chromatine est condensée, ne peuvent pas être utilisés par la cellule.
Dans la FSHD, la chromatine de la région D4Z4 est décompactée, ce qui rend accessible le gène DUX4 : la cellule musculaire fabrique alors, et de façon inappropriée, la protéine DUX4.
- Dans la plupart des cas, la décompaction ou relaxation de la chromatine de la région D4Z4 est due à une anomalie génétique au niveau de la région D4Z4 elle-même (qui est plus courte dans la FSHD) sur le chromosome 4. Cette forme de la maladie est appelée FSH1.
- Dans 5% des cas, l’anomalie génétique responsable de la relaxation de la chromatine dans la région D4Z4 est située sur le chromosome 18, au niveau du gène SMCHD1, ou, plus rarement, sur le chromosome 20, au niveau du gène DNMT3B. Cette forme de la maladie est appelée FSH2.
La fabrication anormale de la protéine DUX4 entraine une série de réactions dans les cellules musculaires à l’origine des manifestations de la FSHD. D’autres facteurs, pas encore identifiés, pourraient aussi intervenir dans l’apparition de la maladie.
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Comment établir un diagnostic ?
Le diagnostic est basé sur un examen clinique confirmé par une analyse génétique. L’utilisation d’un électromyogramme ou d’une biopsie musculaire est rarement nécessaire.Un bilan doit être réalisé en consultation spécialisée des maladies neuromusculaires. Consultez les services de proximité pour vous accompagner dans le diagnostic.
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